Camarques : Les Saintes-Maries-de-la-Mer & Fontvieille
Lieu de la purification et de la renaissance
Du culte solaire au culte de la Vierge Noire
Les Saintes Maries de la Mer sont connues comme le lieu de débarcation de Marie-Jacobé (la sœur de la Sainte Vierge), de Marie-Salomé (la mère des apôtres Jacques et Jean), de Sara, Lazare, Marthe, Marie-Madeleine et Maximin qui furent chassés de Palestine. On dit qu’ils naviguaient sur un barque de pierre, sans voile ni rame.
Salomé, Jacobé et Sara restèrent en Camargue et firent connaître l’enseignement de Jésus. Selon les légendes locales, les saintes apportèrent avec elles les têtes de Trois Innocents, des reliques. Celles-ci auraient été inhumées avec les corps des saintes car elles décédèrent presque en même temps. Depuis, le lieu diffusait une bonne odeur et cela intriguait beaucoup les visiteurs. Ainsi, en 1448 sous la direction du Roi René d’Anjou, on y fit les fouilles et fit défoncer presque tout le sol originel de la chapelle.
Ses excavations font dévoiler une source d'eau douce au milieu de la chapelle, une tête d’homme entourée d’une lame de plomb, des petites grottes avec des écuelles avec des cendres, une grotte souterraine et des cadeaux votifs. Près du maître-autel, on trouva un autel portatif - probablement le premier oratoire des saintes. Près de cet autel, on découvrit deux corps qui dégageaient une odeur suave. Ses ossements furent placés dans la chapelle dite de Saint-Michel.
La grotte centrale fut couverte en forme de voûte et devint la crypte. Ce qu’on appelle aujourd’hui les oreillers des saintes, fut probablement un autel taurobolique dédié à Mithra. Ces pierres devinrent l’objet des rites - on grattait la surface pour obtenir une poudre qui, mêlée à l’eau du puits, guérissait des maux d’yeux et fertiliser les femmes stériles. (Source : Guide Noire de la Province mystérieuse)
Oreiller des saintes ou l'Autel taurobolique
Aspect énergétique de l’église
En entrant dans ce lieu, je me plonge dans mes ressentis. L’entrée touristique est plutôt marquée par la mémoire du lieu, par des passages innombrables, par les espoirs, par le respect vis-à-vis du lieu. On sent qu’on entre à un endroit vénéré.
Quand même, j’ai été surprise par une certaine faiblesse énergétique dans la nef. Je n’ai pas repéré des points plus forts que les autres. Est-ce que le lieu est endormi ? Ou le brassage du 1448 et des rénovations ont ont faire bouger l’emplacement des pierres originelles posées par les anciens bâtisseurs ; l’église ne vibre pas dans toute sa longueur comme dans les églises du même époque dont sol est resté intact (en comparaison de Ste Marie de Notre Dame de Mésage).
Cependant, les vibrations deviennent impressionnantes dans le chœur et l’abside. Il y a des parcours à expérimenter (bien sûr, à condition qu’il n’y ait pas trop de monde).
Pendant le pèlerinage des gitans, le parcours traditionnel mène les pèlerins par la porte centrale (qui sont normalement fermée), puis ils frôlent la nef par la gauche, font le tour de l'abside par la gauche en touchant les chapiteaux et redescendent par la droit pour entrer dans la crypte où se déroule la suite de rituel. Ce trajet est décrit dans le livre d’A. Landspurg (Les hauts lieux…).
Dans l’abside se trouve un autre phénomène géobiologique : un système énergétique qui permet de monter en niveau vibratoire.
Voici un autre façon pour s’y promener :
Dans la partie surélevée (rez-de-chaussé), entrez dans le chœur et l’abside lentement, en suivant l’allée gauche, puis marquez des arrêts devant chaque chapiteau. Restez et observez ce qui se passe dans votre corps. Les centres énergétiques s’activent, un par un. Plus vous êtes lent, plus vous laissez le temps aux vibrations à agir. Vous pouvez aussi toucher les pierres, c’est notre première capacité sensorielle qui nous permet de s'imprégner des certaines vibrations.
Il y a huit colonnes. Nous avons sept chakras situé dans notre corps, mais quelques uns au-dessous de nos pieds et au-dessus de notre tête; or, le huitième effectivement corresponde au chakra qui se trouve à 60 cm au-dessus de nous et qui nous permettre de nous relier à la partie cosmique des énergies, nous nous « élever » presque physiquement par le sommet de la tête. Le huitième pilier se trouve à proximité de l’emplacement de Sara Noire dans la crypte… ce qui nous donne une possibilité de prendre conscience de nos pieds, de nos racines et devenir un « pont » entre le ciel et la terre ; autrement dit d’avoir la tête dans le ciel et le pieds bien ancrés dans le sol.
Le même parcours énergétique sous les chapiteaux se trouve dans la chapelle Sainte Marie de Notre-Dame de Mésage.
J’ai progressé dans le sens dextrogyre également dans la partie souterraine. J’ai été attiré par un point fort en vibration à gauche et à droite de l’autel.
Testez à votre tour et n’hésitez pas à me faire un retour de vos expériences et de vos observations.
Une symbolique ancienne
Les Saintes-Maries-de-la-mer se trouvaient jadis à l’intérieur des terres, à 2 km du rivage (encore au Moyen-âge). C’est en VI siècle que le village reçoit le nom Sancta Maria de Ratis, c’est-à-dire du radeau. Plus tard le nom évolua vers Notre-Dame-de-la-Barque et beaucoup plus tard vers son nom actuel.
La cité encore plus ancienne se trouve à proximité de l’emplacement de cette ville, aujourd’hui englouti par la mer. Les textes historiques mentionnent l’Oppidum priscum Râ. « Ra » évoque un dieu solaire dans la mythologie égyptienne. La racine « râ » est en rapport avec les villes disparues.
Les archéologues évoquent un grand centre antique. Strabon prétend qu’il y avait un temple dedié à l’Artémis d'Ephèse, à la déesse de la nature, souvent décorée avec des statues de lions, griffons, chevaux, taureaux, abeilles, et même des scrotums du taureau ou des seins.
Le taureau, Râ, la barque, le rituel de l’immersion dans l’eau de la mer, la chapelle de St Michel … tous les symboles forts.
Le taureau représente dans de nombreuses cultures la force, la vitalité et la fécondité. Il est présent dans les rites dont le but était la libération des forces sexuelles et le renouveau de la nature. (Source : https://www.luminessens.org/). Il est un animal cosmo-tellurique : avec ses cornes il est relié à l’énergie du ciel, yang, et avec ses pieds à la terre, yin. Il n’est pas hasard que, selon les légendes, c’est le bœuf qui retrouvent les Vierges Noires.
Râ est un dieu solaire égyptien, créateur de l'univers qui créa lui-même en se nommant, comme il créera les éléments de la vie en les faisant sortir du Noun, l'océan primordial. Râ voyage chaque jour à travers le ciel à bord de sa barque sacrée (parcours du Soleil), et chaque nuit au travers des mondes souterrains (la Douât). Chaque lever de soleil est une victoire remportée par Râ sur les « forces des ténèbres ».
La barque symbolise, chez les Hindous, les Egyptiens ou les Grecs un passage entre le monde des vivants et le monde des morts. Dans la culture chrétienne, elle est une métaphore de l’Église. Il ne faut pas oublier que les disciples de Jésus étaient des pêcheurs avec la barque. Le navire se rapporte aussi à l’arche de Noé. Les églises ont des formes de barques renversées.
L’eau est une source de vie, de purification et de régénérescence du corps et de l’esprit. Elle est en mouvement constant. Le sel, dans de nombreuses traditions, à des capacité d’éloigner le mal et est utilisé par les exorcistes. Dans les textes sacrés hindous, les Upanishad, on peut lire que Dieu est comme un morceau de sel dissous dans l’eau : où qu’on prélève de l’eau, partout il y a du sel. Dans des contes traditionnels, le sel est plus précieux que de l’or. Alors, imaginer les vertus de ce mélange.
(En apprendre plus : http://als.univ-lorraine.fr/files/conferences/dossiers/21mai2011/06-SymbolismeSel.pdf)
L’archange Saint Michel a toujours été honoré dans les lieux surélevés. On l’invoque contre les inondations et les ravages de la mer. L'archange Michel « protecteur des humains » contre les forces maléfiques. Il contrôle la violence des quatre éléments naturels - eau, feu, terre, et air. Son épée symbolise le feu céleste qui contrôle les courants telluriques. St Michel est également relié au taureau (voir L’épisode du taureau santuario San Michele en fr).
Juste une remarque :
Le Guide Noire souligne le passage des appelation des « Matres » aux « Maries » ce qui m’envoie vers un jeu de mots semblables dans notre région où une des pierres druidique de Miribel-les-Echelles s’appelle Pierre à Marte et les appellations des lieux évoquent aussi les saintes Maries : la Merie, les 2 chapelles de Marie-Madeleine éloigné de quelques kilomètres seulements…).
Les saintes sont honorées : le 25 mai, fête de Marie-Jacobé, et le 22 octobre, fête de Marie Salomé.
Autel de la coquille
Situé entre Paradou et Fontvieille, dans une propriété privée se trouve un lieu d’ancien culte.
Il s’agit d’un autel creusé dans la falaise orné d’une grande coquille Saint-Jacques. Selon certaines sources, on y pratiquait probablement le sacrifice des taureaux dédié au dieu solaire Mithra ; selon d'autres, la coquille se rapporte à Vénus, la déesse de la beauté et de la fécondité.
La proximité de l'aqueduc gallo-romain laisse penser au culte dédié à la divinité du soleil et d’eau.
La coquille fit longtemps croire aux pèlerins de Saint Jacques de Compostelle qu’il s’agissait là d’un signe destiné à leur montrer le chemin à suivre.
Je ne sais pas si l’on peut le visiter ; selon certains sites internet, il faut une autorisation
spéciale.
Pour en apprendre plus: http://aqueducsromains.free.fr/coquille.htm
Dolmens et hypogées de Fontvieille
Près de Fontvieille se trouvent quelques grottes-dolmens, des hypogées - des sépultures collectives souterraines construites aux environs de 3300-3000 av JC. :
Grotte-dolmen de la source (le Castelet, Montagne des Cordes)
Grotte-dolmen des fées de Cordes ou Épée de Roland (Lieu-dit Cordes)
Grotte dolmen du Castelet ou du fabre (Lieu-dit le Castelet)
Grotte dolmen de Bounias
et quelques dolmens ayant un autre but que servir des des sépultures. Le problème est que presque tous se trouvent sur des propriétés privées et sont fermés au public, à l'exception de hypogée du Castelet. (Pour en apprendre plus : https://www.alpillesenprovence.com/fiches/hypogees/)
Tout a un lien
Mais tous ces lieux sont interconnectés : des sépultures à la mer. Ces lieux sont organisé dans une spirale dont un bout commence (ou termine?) dans la grotte-dolmen de Coutignargues appelé aussi Bounias passe par les hypogées Castallet, La Source, La Grotte des Fées sur le monticule Cordes, traverse l’Abbaye St Pierre Montmajour, l’oratoire Fontevieille, oratoire Notre-Dame et l’Autel de la coquille, dolmen de la Mérindole, nécropole d’Arles...l’oratoire et Notre Dame du Château à St Etienne du Grès, l’oratoire à Massane-les-Alpilles, fait une spire et rejoindre Les Saintes-Maries-de-la-Mer.
Ces endroits, sur le plan visible, sont marqués par le trépas; mais la mort est juste un passage, un voyage pendant lequel l’âme traverse le processus de la libération et de purification pour renaître. Le parcours en spirale est, bien sûr, symbolique.
Il faut accentuer que les vibrations de ces endroits ne sont pas lié à la mort, mais au passage, alors au pas-sage. Elles correspondent à un acheminement, à une échelle à monter, aux transmutations. Ici, nous pouvons travailler sur nos peurs, sur nos croyances, de libérer notre mental de surcharge. Finalement, même quelques jours de vacances peuvent avoir un aspect initiatique.
Pour aller plus loin :
https://www.saintsdeprovence.com/les-saintes-maries/
Le guide de la provence mystérieuse, Les guides noirs, Tchou éditeur, 1965
Adolphe Landspurd, Les hauts lieux d’énergie en France, éd. Horizons ésotériques
Date de dernière mise à jour : 27/04/2023
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